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CABINET EN MANAGEMENT | CONSEIL INFORMATIQUE

Sortir l’Afrique de ses sables mouvants : une grande ambition, penserons certains. Certes, mais pas impossible ! Il est pour nous question de porter nos missions de support et de conseil aux États au travers de leurs politiques publiques, aux ONG et aux organismes affiliés qui partagent notre vision et y travaillent déjà pour concrétiser le changement des mentalités et positionner le continent sur les rails d’une croissance réelle et durable. Il s’agit aussi d’aider à assainir la coopération bilatérale en promouvant l’éthique et la responsabilité dans les échanges en vue de vaincre les fléaux qui nous minent. 

ANALYSES
Les handicaps

Entre autres fléaux répandus en Afrique, nous en pointant quatre qui s’entrelacent et que nous jugeons comme les plus destructeurs. Ceux-ci, aux ramifications insoupçonnées et désastreuses, sont suffisamment forts pour garder le continent à terre. 
 

En préambule pour vous qui nous lisez, notre but n’est point de faire dans la critique stérile ou de soulever la polémique. Néanmoins, pour éradiquer ces fléaux – ou tout au moins les amenuiser considérablement – un diagnostic approfondi est nécessaire. Nous réfléchirons ensuite aux stratégies appropriées à engager pour les défaire. 


Nous citons l’attentisme, la corruption, la démission des élites et les guerres.

Attentisme_Analyse
L'attentisme

S’il est l’un des sentiments les plus négatifs et les plus partagés que nous constatons dans les sociétés africaines, c’est bien l’attentisme pratiquée par les individus qui les composent. Négatif, parce que de notre point de vue, il est le soubassement de tous les fléaux qui gardent l’Afrique à terre. Négatif, car nous ne semblons pas en avoir conscience quand bien même nous en vivons les conséquences.
 

Jugez-en par vous-même : lorsque vous discutez de sujets divers, quel que soit le topique abordé, il y a 9 chances sur 10 que l’État soit indexé comme fautif pour tout ce qui est à déplorer. Par "État", entendez les élus qui gouvernent. Les individus, eux, ne sont pas responsables et se considèrent plutôt comme des victimes. Et quand bien même leur responsabilité saute aux yeux, c’est toujours la faute… de l’État en lequel ils placent leur espoir de les développer ou de n’avoir pas fait son travail suite à leurs actions attentistes.

 

Considérez ces deux exemples concrets qu’il n’est pas rare de rencontrer dans les capitales africaines et dont personne – ou presque – ne prête attention :
 

Exemple 1 : 
Le long d’une avenue, en plein jour, les lampadaires sont allumés alors que plus loin un ruissellement d’eau potable (Comment le savons-nous ?) se répand sur la route. Tous ceux qui empruntent l’avenue le voient mais nul ne semble être dérangé. Ou du moins, chacun continue à vaquer à ses occupations car de toutes les façons c’est la gestion de l’État ou de la municipalité. Par conséquent, personne ne va penser les appeler à moins que cela se prolonge des jours durant. D’aucuns prétendrons peut-être qu’ils ne savent pas quels numéros joindre ou encore que leur crédit téléphonique leur est trop précieux pour le consommer dans ce qui relève de la responsabilité de l’État. 


Seulement voilà : en faisant preuve d’un tel attentisme, ils ne se rendent pas compte des conséquences macroéconomiques et sociales qui vont être engendrées, lesquelles vont leur retomber sur la tête. Ils n’ont pas pensé que des lampadaires allumés en plein jour, s’ils ne font pas l’objet d’une maintenance traduisent probablement une panne. Mais comment le sauraient-ils quand ils ne s’investissent pas dans la gestion de la chose publique ? Surtout que, dans ces cas, chaque lampadaire peut facilement consommer jusqu’à 500 watts !!! Ceci va entraîner un pic de consommation et obliger la société nationale d’électricité à délester des quartiers entiers, entreprises publiques et privées incluses. 
 

Idem pour l’eau potable dont un tuyau a cédé : son écoulement sur le bitume associé au passage des véhicules vont le détruire, salir les piétons qui reçoivent ça et là les éclaboussures, enlaidir l’environnement, ralentir la circulation et entraîner les bouchons aux heures de pointe. Tout cela sans compter les quartiers délestés en eau peut-être par la cause de cette fuite.

 

Ces paramètres vont non seulement agir sur la croissance à force de se répéter et donc concourir à l’augmentation des taxes. Ils reprocheront à l’État d’avoir "trahi" ses promesses électorales.

Exemple 2 : 
Nous nous situons dans une administration plutôt publique que privée. Les lampes d’extérieures comme d’intérieures qui ont passé la nuit et dont nul n’a besoin en plein jour sont encore allumées. Personne n’a songé, ni ne songe à les éteindre. D’ailleurs, quand une bonne volonté les éteint… les gens y sont si habitués qu’ils les rallument par réflexe : (dans leur esprit) c’est pas grave, c’est l’État (ou l’entreprise) qui paye. Ah ! Monsieur X, agent de l'Etat ou employé, avait même laissé son Split en marche depuis la veille pour avoir le bonheur d’entrer au petit matin dans son bureau refroidi et agréable pendant que Madame Y a le réflexe dès son arrivée – et cela toute la journée durant – d’allumer également son Split et de le laisser tel quel alors que portes et fenêtres restent ouvertes la majorité du temps.


Seulement, Monsieur X et Madame Y pestifèrent contre les coupures d’électricité qu’ils jugent intempestifs chez eux au point de provoquer la panne de certains de leurs appareils en plus de leurs condiments qui se défraîchissent et finissent par rejoindre la poubelle. Et là encore, au-delà de la société nationale d’électricité, c’est l’État qui en prend pour son grade et se voit traiter de tous les noms d’oiseaux pour avoir manqué à ses devoirs. Qui plus est, il se permet même  d’augmenter le prix des denrées de première nécessité pour renflouer les caisses du trésor public. Monsieur X et Madame Y ne peuvent à présent plus donner de l’argent de poche tous les jours à leurs enfants comme il les y avaient habitués lorsque ceux-ci vont à l’école. Ceci parce qu’ils ont "oublié" une règle de gestion toute simple : bénéfice/perte = la différence recettes/dépenses. Le bien public n’est pas une donnée abstraite.


Dans les deux exemples, le plus effrayant, c’est que : 

  • Nous sommes des milliers voire des millions à agir ainsi chaque jour et nous nous plaignons constamment d'en subir les conséquences. Nous indexons la gestion "calamiteuse" de l’État, ce "monstre" sans cœur et totalement incompétent mais si apte aux promesses ; 

  • Les rares personnes qui en sont conscientes, qui agissent et conscientisent leurs prochains sont traités "d’occidentaux noirs" par les individus qui pensent et agissent en négatif alors qu’il s’agit de se réapproprier les valeurs de notre universel partagé : notre humanité. Celle qui fait de nous des humains et nous différencie fondamentalement des animaux. 

  • Sans nous en rendre compte, nous voulons une chose et son contraire. Pour les protestataires, la sentence est simple : L’État est fautif, un point c’est tout ! Que non ! 

Pourquoi l’attentisme est-il, à ce point, dangereux ? Car comme nous l’avons indiqué plus haut, il est la source de tous les fléaux qui minent le continent : la démission des élites, la corruption et les guerres. Chacune avec ses ramifications d’effets induits désastreux aux conséquences souvent imprévisibles et difficilement mesurables. Oui, tout est la faute de l’État, sauf que dans notre entendement l’État ici représente les individus qui composent la nation et non ceux qui nous gouvernent que nous appellerons plutôt l’état. Parce que ceux qui gouvernent une nation sont issus de cette nation et ne peuvent que porter les valeurs de cette nation : notre attentisme a conduit leur démission lorsque des responsabilités leur ont été confiées. Ils ne sont issus ni de Jupiter et encore moins de Mars. Ils sont juste notre reflet...
 

Nous prendrions les champions de la croissance dans le monde que leurs gouvernants, s’ils nous étaient loués, échoueraient lamentablement. En clair, un cactus ne produira jamais de mangues. Et les mangues greffées au cactus – si tant est-il que nous y parvenions – ne transformeront jamais le cactus en manguier.


 

Corruption_Analyse
La corruption

C’est un phénomène mondial. Elle fait encore plus mal en Afrique du fait des faibles indices de développement et des contrôles moins strictes. Le dernier rapport de Transparency International (2017) montre que notre continent se trouve en très mauvaise posture dans l’indice des pays les plus corrompus au monde. Ce qui n’est guère étonnant d’ailleurs. Voyez par vous-même :

Indice de perception de la corruption au Maghreb

Cliquez sur les cartes pour zoomer/dézoomer

Indice de perception de la corruption en Afrique Subsaharienne

Ce fléau, une majorité d’africains le vivent au quotidien à défaut d’en être témoin pour celle qui est visible. La corruption invisible, masquée à soin, est bien plus destructrice. Lutter contre ce fléau est une nécessité si nous nous fions aux conclusions ci-dessous énumérées d’organismes autorisés sur les conséquences désastreuses de la corruption :

 

  • Selon la Banque Africaine de Développement (BAD), la corruption coûte 148 milliards de dollars au continent chaque année et les flux illicites qui partent de l'Afrique sont évalués à 60 milliards de dollars. Cette proportion représente 1,5 fois les investissements directs étrangers (IDE) en Afrique soit 120% de l'aide publique au développement reçue par l'Afrique. La Global Financial Integrity a, en ce qui la concerne, estimé ce coût à 946 milliards de dollars sur le continent. 

  • La Banque Mondiale estime que la corruption réduit la capacité des pouvoirs publics à mettre des ressources et services de base à la disposition

de la population, qu’elle entraîne moins de prospérité, moins de respect des droits, moins de services et moins d’emplois. Elle estime aussi que les pays qui prennent des mesures pour lutter contre la corruption et promouvoir le respect de la légalité pourraient augmenter leur revenu national de 400% par an.

  • D’après l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (UNODC), tout le monde paie le prix de la corruption puisqu’elle entraîne une baisse des investissements. Elle s’alarme des éléments de plus en plus nombreux qui font apparaître une corruption généralisée au sein de l'appareil judiciaire dans de nombreuses parties du monde. Celle-ci devient, de fait, un terreau sur lequel la criminalité organisée et le terrorisme prospèrent. 

  • L’Organisation des Nations Unies (ONU) dans sa campagne internationale conjointe de 2017 met l’accent sur la corruption en tant qu’un des principaux obstacles à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD). Elle contribue à l’instabilité et à la pauvreté, et constitue un facteur dominant de conduite vers l’échec des pays fragiles. 

  • Le Fonds Monétaire International (FMI), quant à lui, estime entre 1500 à 2000 milliards de dollars le coût des pots-de-vin versés chaque année dans le monde soit près de 2% du PIB mondial. Cette estimation monte à 2600 milliards de dollars, soit plus de 5% du PIB mondial dans le cas des détournements de fonds publics.

 

Ces conclusions, une aiguille dans la botte de foin, montrent l’étendue de ce fléau… et la nécessité absolue de le vaincre pour nous-mêmes d’abord et ensuite pour la prochaine génération qui doit hériter de ce legs.


Quelle est votre perception de la corruption visible, invisible ? L’avez-vous vécu, si oui, comment ? Qu’avez-vous fait concrètement pour y mettre fin ? Comment comprenez-vous l’engagement individuel et collectif ? Donnez-nous vos idées pour la vaincre et promouvoir le changement des mentalités.

Tags Analyse : CorruptionAttentisme | Guerres

Demission_Analyse
La démission des élites

Comme nous l’avons précédemment évoqué, la démission des élites est une conséquence directe de l’attentisme. C’est le serpent qui se mord la queue. Pour la corriger, il faut nécessairement donc sortir de l’attentisme car de "bons" élus ont une faible marge de manœuvre auprès d’un peuple attentiste. Voilà quelques unes des conséquences de leur démission :

 

  • Le pouvoir pour l’ascension sociale : ce genre d’élus se sont battus pour obtenir les reines du pouvoir non pas pour les devoirs qu’impliquent la responsabilité de ce pouvoir mais pour la considération que cela leur confère dans l’échelle sociale de la société. Du coup, ils ne se soucient guère de la bonne marche de ce qui leur est confié pour la société ou le pays. L’écrivain Alain Mabanckou le résume assez bien lorsqu’il dit : "Quand un Africain gouverne, il gouverne toujours avec son ethnie, qui elle-même gouverne avec sa famille, qui elle-même gouverne avec le clan". Ils favorisent par conséquent la multiplication des postes fictifs par le biais de recrutements fallacieux. Ceci entraîne les effectifs pléthoriques et l’absentéisme prononcé qui nuisent au continent et génèrent beaucoup d’incompétence et de perte de temps au détriment des populations en plus d’être à la charge du contribuable. Ces profils, nombreux dans les services publics, l’administration et les environnements hospitaliers de nos pays tirent tout système vers le bas, dans une nébuleuse où il est difficile de s’y retrouver. Comme la nature du cochon, ils ne se sentent bien que dans les immondices et n’hésitent pas à utiliser l’arme mystique pour atteindre leurs objectifs ou défendre ce qu’ils croient être leurs intérêts légitimes. 

  • Le népotisme et l’égoïsme : ils confondent budgets et salaires en plus de dilapider les ressources pour peu qu’ils y trouvent leurs intérêts. Peu importe que leurs actes mettent en danger l’intégrité de l’institution qui leur est confiée ou hypothèquent le futur des générations suivantes. Ils ne savent pas déléguer, sont souvent arrogants et font très peu confiance aux autres. Ils sont des facteurs dominants dans les crises et hémorragies et ont activement participé à la mise en place de l’esclavage en Afrique. 

  • Le refus du développement : c’est une autre conséquence de leur démission. Soixante ans après les indépendances, aucun pays africain n’a fait le pas réel vers le développement. Ce qui est paradoxal, c’est qu’avant les indépendances, une majorité d’entre eux avaient un PIB supérieur aux pays d’Asie qui sont aujourd’hui des champions de la croissance au point d’en dépasser certains pays de l’Union Européenne avec une réalité bien visible. Nous continuons à nous faire appeler "Pays en voie de développement", ce qui semble nous plaire et nous suffire. Les statistiques économiques et chiffres de la croissance toujours manipulés ne reflètent strictement pas la réalité de vie des populations dont une majorité vivent sous le seuil de pauvreté. A tout cela, s’ajoutent les tergiversations politiques, la justice manipulée à volonté où la loi de la jungle s’applique, la loi du plus fort. Fort heureusement, le Rwanda et le Ghana prouvent qu'il est possible de sortir de cette spirale infernale en beaucoup moins de temps qu'on se l'imagine avec des actes concrets. Ils sont à encourager.

  • La fuite des cerveaux et l’immigration clandestine : encore une conséquence. Au vu de l’environnement délétère qu’ils favorisent, la médiocrité l’emporte sur la pertinence. Les cerveaux préfèrent en majorité rejoindre des environnements qui sachent reconnaître leurs compétences et qui savent le leur rendre. Les moins chanceux, qui se considèrent au bas de la société, tentent au péril de leur vie et de rêves farfelus à rejoindre l’Europe par tous les moyens du fait de sa proximité géographique et de sa longue histoire avec le continent.  

Il existe, en somme, de nombreuses autres conséquences sur la démission de nos élites comme par exemple : 

  • Associer notre présent sous-développement comme conséquence de l’esclavage et du colonialisme ; 

  • Indexer systématiquement des acteurs extérieurs ou l’opposition politique responsables des troubles de toutes sortes ; 

  • Mettre nos ressources sous leur pieds pour suivre des politiques édictées qui ne correspondent ni à nos réalités ni à nos intérêts mais à celles de ceux qui les dictent et qui nous entraîne dans un cycle de dettes chroniques ; 

  • L’analphabétisme et l’inexistence de promotions réelles pour les langues locales qui peuvent être un facteur puissant de développement. 

Guerres_Analyse
Les guerres

Elles sont, en général, l’expression extrême de la frustration lorsque toutes les solutions explorées ont échoué. Nous disons en général, car certaines guerres sont provoquées à dessein : elles sont celles qui profitent ou vont profiter à terme directement à des acteurs indirects qui ont soufflé sur les braises.


Les fléaux précités en sont un terreau fertile. La forme – guerre, terrorisme ou guérilla – va dépendre du rapport de force entre les protagonistes. La plupart d’entre elles ont un soubassement économique en relation avec les richesses ou les potentiels d’une terre quand bien même elles sont habilement masquées par des alibis politiques ou idéologiques. Ayons-le à l’esprit : une guerre coûte excessivement chère et doit être rentable pour ceux qui entendent en tirer profit. 


Il demeure, par exemple, un secret de polichinelle que l’intervention de la France au Mali de janvier 2013 à juillet 2014 était plus pour préserver l’acquis potentiel des ressources uranifères présentes en grande quantité dans ce pays et qu’elle exploite actuellement pour son industrie nucléaire au Niger dont les ressources diminuent plutôt que pour autre chose.


Mais attention, sachons raison garder. Certaines guerres peuvent se justifier quand bien même la majorité devraient pouvoir être évitées. C’est le cas, par exemple, pour se défendre contre une invasion, une oppression ou pour défendre ses droits légitimes et qu’un autre choix viable n’est pas donné ou refuse d’être donné.


Venons-en au continent et les guerres qui le traversent. Il nous est louable de penser que nous pouvons être associé, en parabole, à un hydrocarbure extrêmement inflammable qui prend feu à l’approche d’une flamme. Nous l’avons mentionné tout à l’heure : une guerre coûte chère. Ces conséquences et les désastres qu’elle commet sur tous les plans coûtent chers et ses blessures longues à cicatriser. Les armes coûtent chères. 


Ces raisons suffisantes nous mènent à nous poser la question cruciale de savoir à qui profite réellement les guerres en Afrique ? Étant donné qu’aucun pays sur le continent ne possède d’industries d’armements, qui les leur fournit, pourquoi et pour quels prix ? Elles ne sont certainement pas gratuites. Nous pouvons même penser dans ces contextes que leurs prix augmentent exponentiellement car les guerres en Afrique se compliquent et s’allongent très vite lorsque les ethnies ou les croyances s’y mêlent, ce qui est souvent le cas. 
 

Il nous arrivent souvent de penser que nous ne mesurons pas les vrais enjeux et les vrais raisons qui nous mènent à nous battre les uns contre les autres en Afrique : nous nous poserons peut-être la question lorsque, et seulement lorsque, ceux qui en profitent réellement estimeront que nous ne pouvons plus payer les armes, et refuserons donc de nous les fournir. Nous aurons payé de nos ressources au point d’appauvrir nos sols à défaut de les leur avoir concédés pour plusieurs décennies, suffisamment pour extraire leurs potentiels. En plus, nous nous serons endettés pour des générations avec des taux d’intérêts extraordinaires qui nous plongerons davantage dans les profondeurs de l’abîme. Ils n’auront donc plus d’intérêt à souffler sur les braises. Peut-être alors, face à notre protagoniste, nous nous demanderons pourquoi nous battons-nous réellement… et feront la paix. À quel prix ? N’est-il pas temps que nous commencions par le commencement ?

Le temps du changement : stratégies et voies de solution

Tag : Analyse 

STRATEGIES

Ceci dit, tout n’est pas non plus tout noir. Nous avons des acquis comme la solidarité, l’hospitalité et sans doute d’autres qui sont des atouts à préserver. Nous ne nous y attarderons pas car là n’est pas notre objectif.


Dans tous les cas, elles ne sont pas suffisantes pour faire contrepoids à ces fléaux destructeurs. Car pour nous, il s’agit clairement de ratisser large, de conscientiser afin que chaque africain se réapproprie les valeurs de notre universel partagé qui sont celles de notre humanité. Elles sont la pierre angulaire de la différence d’évolution entre les nations du monde.


Manager l’Afrique de cette manière va nous positiver en nous hissant vers des valeurs supérieures et par conséquent amenuiser ces fléaux. Et plus nous nous hisserons, plus ses fléaux vont disparaître. Exactement comme un médicament agit sur une maladie pour guérir le malade qui a la volonté de guérir. Nous passerons ainsi d’une rééducation de comportements à une culture de comportements et sauront conduire nos projets vers une croissance durable et profitable à tous avec une perception sans équivoque. Cela induira entre autres conséquences positives, plus d’échanges équitables entre nations africaines d’une part et, d’autre part, entre l’Afrique et les autres continents. Évidemment, ce processus est générationnel : c’est  maintenant que nous devons appliquer les stratégies qui freinent le cancer.

Tags Stratégies : CorruptionGuerres | Démission des élites

Attentisme_Strategies
Vaincre l'attentisme

Comme nous l’avons analysé, les exemples d’attentisme dans les nations africaines… on peut en citer des milliers ! Et d’ailleurs, nous invitons chacun et chacune autour du forum à échanger et sensibiliser sur ces comportements que nous vivons et constatons dans nos villes, municipalités, quartiers pour induire le déclic et provoquer le changement. Puis, au-delà du forum, à changer, à agir puis en parler autour de soi dans le sens de conscientiser et surtout d’être réactif et pragmatique dans chaque situation qui se présente dans notre environnement. Car le premier levier pour résoudre un problème, c’est d’en parler. Ce n’est pas le fait du hasard que les nations africaines sont là où elles sont dans leurs indices de développement et que les pays développés sont là ou ils sont ! Cette présentation résume assez bien cet état de fait.


Dans nos deux exemples réels donnés plus haut, la réactivité pourrait se traduire ainsi :

  • Inscrire dans nos répertoires mobiles les numéros utiles d’urgence et numéros verts pour réagir au quart de tour en fonction de la situation qui se présente : police, gendarmerie, pompiers, services d’évacuation d’urgence, principaux hôpitaux, sociétés d’eau, d’électricité et de téléphone… puis encourager les autres à le faire ; 

  • Être attentif à nos environnements et réagir à tout ce qui n’est pas normal avec à l’esprit que nous paierons toute négligence. Ce qui induit un comportement civique à toutes les échelles ; 

  • Nous pourrons ensuite encourager l’état à établir des numéros verts gratuits gérés par une centrale dans tous ses départements et services susceptibles d’être joints par le citoyen lambda pour signaler une urgence qui relève de sa responsabilité. Cette centrale sera par exemple contrôlée par une autre sur la pertinence de la prise en charge et du suivi en lien avec le citoyen lambda.

 

En définitive, il urge que nous sortions de l’attentisme : il nous tue chaque jour un peu plus et creuse l’écart qui nous sépare des nations développées ! Nous devons passer de nations composées d’individus aux nations composées de peuples qui agissent et regardent dans le même sens. Car c’est à cette échelle qu’un pays, une économie bouge : vous donnez 1€ à une personne, elle boude ; vous lui donnez 1.000.000 € et elle saute de joie à l'idée de pouvoir concrétiser ses rêves les plus farfelus. Et pourtant, ce million n’est que la concaténation de l’euro boudé auquel a été ajouté un autre euro, puis un autre et encore un autre et ainsi de suite...

 
Nous y parviendrons donc lorsque nous comprendrons que :

 

  • Nos actions comme nos inactions ont toujours des conséquences qui s’enchaînent à l’image d’un tombé de dominos ; 

  • Qu’il est du leurre d’attendre qu’une nation qui s’est développée par le travail, l’abnégation et la pratique des droits humains génération après génération vienne nous développer et nous sortir de ce trou dans lequel nous nous sommes nous-mêmes plongés en le creusant toujours plus ; 

  • Que le jujubier et le pain de singe – au péril de leur vie – cesseront de vouloir absolument pousser là où pousse le sapin : autrement dit, quand la jeunesse africaine cessera de se sentir motivée, productive et intelligente lorsqu’elle met pied à terre en Europe, en Amérique ou en Asie. Cette prise de conscience est nécessaire. 

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Vaincre la corruption

D’aucuns diront y être contraints pour une raison ou une autre qu’ils tentent de justifier à tous les coups. Non, la corruption ne peut être justifiée car il faut forcément deux mains pour applaudir. Une main seule ne peut applaudir : la corruption perdurera tant que le corrupteur trouvera un corrompu qui joue son jeu. Il n’existe pas mille façons de vaincre la corruption : 

  • Il faut s’informer pour pouvoir la détecter sous toutes ses formes pour s’en préserver. Vous pouvez vous inscrire sur le site de l’ONG de référence, Transparency International pour en apprendre davantage et recevoir leur bulletin d’information gratuitement pour être à jour ;

  • Il faut sensibiliser autour de soi avec, en focus, les personnes qui ne peuvent accéder aux sources d’information et les victimes potentielles les plus exposées ;

  • Dans tous les cas, il faut refuser de la pratiquer car le corrupteur et le corrompu logent à la même enseigne. Nous devons nous y engager individuellement et collectivement en ayant à l’esprit que les corrupteurs qui en vivent se battront avec acharnement puisque ce n’est pas de leur intérêt que cela cesse. La meilleure réponse à leur opposer sera de résister en la dénonçant là où il est utile de le faire ou de patienter quant aux plumes potentielles à y perdre.

Tags Stratégies : AttentismeGuerres | Corruption

Demission_Strategies
Vaincre la démission des élites

Elle s’estompera avec l’attentisme vaincu.


L’état (les gouvernants) dispose de moyens coercitifs pour débusquer ce type d’élites. Par exemple, les audits organisationnels, les audits de compétences, le renforcement du contrôle et de la surveillance pour supprimer les postes fictifs et les services en double. Ces derniers, en plus de la perte de temps et de l’incompétence qu’ils génèrent par leurs actions, consomment une partie importante des budgets nationaux. L’État (le peuple) peut encourager vivement l’état à cette gestion en reprenant son droit de regard sur les confiances investies de par sa réactivité sur son environnement. L’état alors se motivera volontiers au risque de catapulter un adversaire politique aux prochaines joutes électorales pour le remplacer, faute de résultats.
 

Dans le cas de nos exemples précédents, imaginez que les services municipaux et/ou la société d’électricité reçoivent non pas 2-3 appels après des jours mais 25, 30 voire plus de 50 appels aussitôt que le problème est perçu : comment pensez-vous qu’ils vont réagir ?


Bien entendu, tout cela devra être accompagnée d’une justice indépendante : il appartient à l’état de lui rendre ses gallons.

Guerres_Strategies
Vaincre les guerres illégitimes

Dans notre analyse, nous disions ceci :


(…) "Peut-être alors, face à notre protagoniste, nous nous demanderons pourquoi nous battons-nous réellement… et feront la paix. À quel prix ? N’est-il pas temps que nous commencions par le commencement ?"


Le commencement : le dialogue et la conciliation. Nous en sommes convaincus. Même si toutes les guerres ne peuvent être empêchées, une majorité devraient pouvoir être évitées. Un proverbe Wolof au Sénégal dit ceci : "réro amoul, niak waaxtaan mo am". Ce qui signifie littéralement : "il n’y a pas de malentendus, c’est juste le défaut de dialogue (sous-entendu) qui est à l’origine de tel ou tel problème". Préserver la stabilité est essentielle pour résoudre les problèmes.


Il est des choses que nous ne devons surtout pas faire ou cesser de faire et qui peuvent entraîner la guerre dans nos pays, qu’elle soit civile ou contre une autre nation. Dans le chaos, les femmes, les enfants et les vieilles personnes en payent toujours le plus lourd tribu.

  • Badiner avec les institutions d’un pays qui peuvent conduire à l’instabilité. Nous adressons à ce stade un appel responsable aux organes de presse qui cherchent toujours les scoops les plus attirants et la meilleure audience internationale : faire du chiffre, c’est bien ; préserver la paix est bien meilleure. Ces organes ne doivent pas non plus entraîner les populations à la rébellion envers l’état quand bien même celui-ci mène une politique ou des actions illégitimes avec la force de son côté : on ne corrige pas un mal en engendrant un mal encore plus grand. Voyez ce qui se passe au Venezuela, en Irak, en Syrie et en Libye… 

  • Prendre les armes à la moindre occasion, surtout quand l’origine qui veut mener au conflit concerne une zone de richesses. En vérité, nous ne serons jamais les bénéficiaires d’une guerre que nous déclencherons comme nous l’avons analysé ; 

  • Exacerber les tensions ethniques et les cousinages à parenté dans le rapport chef/vassal ; 

  • Encourager les coups d’états ;

 

Ce que nous devrions faire par contre serait d’apprendre de nos erreurs : étudier toutes les guerres et conflits d’Afrique du 20ème siècle à nos jours avec des spécialistes pour en déterminer les tenants et les aboutissants. À partir de là, appliquer des stratégies encore plus accrues qui prennent leurs contre-pieds pour qu’elles ne se reproduisent pas : ni elles, ni leurs équivalentes. Les pays développés semblent l’avoir compris depuis la fin de la seconde guerre mondiale et le pratiquent : quelles que soient leurs crises, ils n’aboutissent ni aux guerres civiles ni aux guerres entre leurs nations. Ils veillent comme du lait sur le feu à ce que cela n’arrive pas… à moins de s’affronter par le biais de nations interposées pour leurs intérêts propres sans s’afficher explicitement aux premiers rôles.

Nous ne saurions terminer cette partie sans préciser que ces quelques stratégies ont pour but de contribuer à la fin des guerres ne peuvent s'appliquer aux rebellions sans réels objectifs. Celles-ci nécessitent des stratégies particulières et appuyées pour y mettre fin. Nous vous invitons à lire l'excellent article de Jeffrey Gettleman, responsable du desk Afrique de l'Est au New York Times pour mieux les cerner.

Conclusion

La balle est dans notre camp. Nous pouvons et devons vaincre ses fléaux. Pour ce faire, nous devons appliquer sans relâche les bonnes stratégies réalistes et objectives jusqu’à ce qu’elles intègrent nos cultures. C’est ce que nous permettra de passer d’une rééducation de comportements à une culture de comportements comme nous le disions tantôt. Faisons l’effort dans ce sens. Devant les défis réalistes qui nous font progresser vers les sorties de crises engendrées par ces fléaux, n'adoptons pas d’emblée cette attitude :

Nous n'arriverons pas à relever ces défis

Nous ne pouvons pas relever ces défis

Tenons-nous plutôt les uns les autres, main dans la main pour adopter cette bien meilleure attitude :

Nous voulons relever ces défis

Comment pouvons-nous les relever ?

Nous allons essayer de les relever

Nous pouvons relever ces défis

Nous allons relever ces défis

Nous avons réussi à les relever

Et surtout, surtout, dans la pratique des résolutions ne sous-estimons pas les "petites" choses, car d'elles, bien souvent, naissent les grandes.

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